L'ACÉD: Regards sur l'avenir à la lumière du passé

Judy Roberts et Michel Umbriaco

VOL. 21, No. 3, 115-166

Résumé

Le 1er avril 1983, treize spécialistes de l'éducation en distance « enthousiastes, audacieux, inventifs et débrouillards » (Landstrom, 1993, p. 113) qui participaient à un congrès international sur le téléenseignement à Washington, DC, se sont réunis dans une chambre d'hôtel pour échanger.   Ils ont quitté la rencontre avec un rêve : une association canadienne de l'éducation à distance. Depuis que les membres de l'ACÉD et de l'Association des médias et de la technologie en éducation au Canada (AMTEC) ont voté en faveur de la création d'une nouvelle organisation bilingue nationale axée sur une vision reformulée, l'ACÉD va de nouveau de l'avant vers un avenir prometteur.  Il semblait donc tout indiqué de faire le point sur notre passé pour mieux cerner les avenues qui s'offrent à nous. En février 2006, le conseil d'administration a commandé, pour documenter et célébrer le passé de l'ACÉD, la rédaction, dans un court délai, du présent article à partir d'entrevues et de recherches dans les archives. Cet article est divisé en cinq sections : (1) les points reliés au mandat et aux services de l'ACÉD, (2) l'organisation et les finances, (3) les résultats de la recherche effectuée auprès des francophones, (4) les perceptions de l'ACÉD à l'étranger et (5) le futur. Dans un sens, l'ACÉD a réussi au-delà des rêves les plus fous de la bande de visionnaires qui se sont réunis dans une chambre d'hôtel à Washington en 1983. L'éducation à distance et l'apprentissage intégré sont maintenant considérés comme des pratiques acceptées, presque classiques, par un grand nombre d'intéressés. Cependant, l'apprentissage intégré et flexible est également perçu comme en train de devenir si prédominant que le besoin de spécialistes en éducation à distance et leurs valeurs sont en train de se perdre. Enfin, nous sommes d'accord avec l'avertissement de plusieurs personnes citées dans cet article, faire attention que l'adoption de méthodes d'éducation à distance dans un contexte anhistorique peut aboutir à un échec, surtout si les valeurs et les pratiques ne sont pas congruentes.

Introduction

Le 1er avril 1983, treize spécialistes de l'éducation en distance « enthousiastes, audacieux, inventifs et débrouillards » (Landstrom, 1993, p. 113) qui participaient à un congrès international sur le téléenseignement à Washington, DC, se sont réunis dans une chambre d'hôtel pour échanger.  Ils ont quitté la rencontre avec un rêve : une association canadienne de l'éducation à distance.  Margaret Landstrom a fait la liste de ces visionnaires et décrit comment leur rêve s'est concrétisé à peine un an plus tard.  Les rapports rédigés dix ans et vingt ans après rappellent « l'attitude positive… le désir d'apprendre, de prendre des risques, de mettre à l'essai de nouvelles méthodes et idées, la conviction qu'il était possible de faire du neuf » (Landstrom, p. 117) et la détermination de leaders, bénévoles, membres du personnel et institutions, le tout attesté par le travail accompli par l'Association canadienne de l'éducation à distance d'année en année (Rapport annuel, 2002-03) :

Ce fut pour moi une expérience déterminante et particulièrement enrichissante que d'assumer la présidence de l'ACÉD au cours de l'année de notre 20e anniversaire.  Le conseil d'administration avec qui j'ai eu le bonheur de travailler était composé de membres enthousiastes et dévoués qui ont su, par leur appui et leur dynamisme, faire progresser encore plus notre association au cours de cette année marquant un jalon important de notre histoire.
J'ai participé à mon premier congrès de l'ACÉD quelques mois à peine après m'être joint à l'Université Laurentienne en 1988.  Le congrès avait lieu à Banff cette année-là et j'y ai rencontré des personnes fort sympathiques et passionnées par leur métier.   L'ACÉD a eu une influence considérable sur ma carrière universitaire.

Témoignage personnel, le 18 mars 2006
Denis Mayer, président, 2002-03

Depuis sa création, l'ACÉD est fidèle à plusieurs valeurs et principes fondamentaux :

Nous ne disposions que de moyens très limités, mais dès le départ nous étions résolus à être une organisation nationale et bilingue, tenant compte de tous les secteurs, souscrivant au modèle organisationnel de l'AÉPUC avec un secrétariat et prête à collaborer avec d'autres organisations.

Témoignage personnel, le 19 mars 2006
Arlene Zuckernick, présidente, 1986-87

Maintenant, depuis que les membres de l'ACÉD et de l'Association des médias et de la technologie en éducation au Canada (AMTEC) ont voté en faveur de la création d'une nouvelle organisation bilingue nationale axée sur une vision reformulée, l'ACÉD va de nouveau de l'avant vers un avenir prometteur.  Il semble donc tout indiqué de faire le point sur notre passé pour mieux cerner les avenues qui s'offrent à nous.

Méthodologie

En février 2006, le conseil d'administration a commandé, pour documenter et célébrer le passé de l'ACÉD, la rédaction, dans un court délai, du présent article à partir d'entrevues et de recherches dans les archives.  Deux personnes impliquées de longue date auprès de l'ACÉD ont été recrutées.  Elles ont posé à chacun des vingt-deux présidents sortants et actuels les deux questions suivantes :

Chacun s'est vu demander de fournir une réflexion qui serait citée telle quelle dans le présent document.  Vingt ont répondu dans le cadre d'une entrevue téléphonique de 15 à 20 minutes et deux, par courriel.  Six collègues de l'étranger ont également été contactés ; quatre ont répondu et ont été interviewés par téléphone.

Une recherche complémentaire a été également entreprise en vue de résumer les points de vue des membres francophones de l'ACÉD.  En mars 2006, nous avons demandé à une vingtaine d'entre eux (d'anciens présidents de l'ACÉD pour certains ou des personnes intimement impliquées dans l'évolution de l'ACÉD pour d'autres, ou encore des membres ayant « vécu l'expérience de l'ACÉD ») ce qu'ils pensaient de la déclaration de Margaret Landstrom (1993), ce que l'ACÉD a représenté pour eux dans le passé et comment ils voyaient l'avenir de l'association. Contrairement aux commentaires d'anciens présidents de l'ACÉD portant sur les activités de l'organisation, ces témoignages étaient de nature plus personnelle ; c'est pourquoi la confidentialité de ces propos est assurée.

Notre recherche nous a amenés à passer en revue tous les rapports annuels.  D'autres documents ont été repérés grâce à des courriels envoyés à des personnes qui ont fait partie des premiers conseils d'administration, mais il nous a été impossible, étant donné les délais à respecter, de mettre la main sur tous les documents.  Dans la mesure du possible, certains des numéros de Communiqué et de la Revue de l'éducation à distance ( Journal of Distance Education  en anglais) ont également été consultés.

Vous trouverez dans les lignes qui suivent une description de l'évolution de l'ACÉD - les faits derrière les chiffres - et des réflexions sur ce que l'avenir pourrait nous réserver.  Le document est divisé en cinq sections : (1) les points reliés au mandat et aux services de l'ACÉD, (2) l'organisation et les finances, (3) la perspective des francophones, (4) les perceptions de l'ACÉD à l'étranger et (5) le futur.

Le mandat et les services aux membres

L'un des principaux souvenirs de Kay Rogers, première présidente de l'ACÉD, c'est la rapidité avec laquelle l'organisation a vu le jour et a commencé à offrir « une gamme complète » de services aux membres (témoignage personnel, le 8 mai 2006).  Le bureau de direction faisait alors aussi office de comité de rédaction ; c'est lui qui a préparé les photocopies du procès-verbal de la première audioconférence, qui a eu lieu le 15 juin 1983, et un projet de constitution.  Il contribuait en outre au contenu de la section réservée à l'ACÉD dans l'AÉPUC.  Liz Burge, de l'Institut d'études pédagogiques de l'Ontario (IÉPO), s'est immédiatement mise à organiser des séances de perfectionnement professionnel (P-pro).  Dawn Howard, avec l'appui de la Simon Fraser University, a proposé une revue ; le volume 1 du numéro 1 a paru à l'automne 1986.  Des prix ont également été créés en vue de reconnaître et de promouvoir l'excellence.  Moins d'un an après la séance inaugurale, 212 personnes avaient indiqué sur un formulaire leur intérêt pour la création d'une association.  Dans une lettre envoyée aux membres en juillet 1984, la présidente de l'époque, Kay Rogers, parlait de la nécessité de se doter d'un logo.  Un concours s'adressant aux membres s'ensuivit ; c'est ainsi que notre premier logo a été choisi.  Et c'est par le même biais que les logos subséquents, en 1996-97 et en 2003-04, ont été trouvés.

Perfectionnement professionnel

Deux principaux types de perfectionnement professionnel ont été mis sur pied : des programmes au cours de l'année et un congrès annuel.  Des services de traduction ont toujours été prévus pour le congrès dans la mesure de nos moyens; les programmes par contre n'ont été offerts qu'en anglais les deux premières années, puis en français à partir de la troisième année.

Le premier atelier, qui a eu lieu les 25 et 26 avril 1984, portait sur la conception de matériel pédagogique pour les spécialistes de l'éducation à distance, matériel combinant à la fois des documents imprimés, la vidéo, des audioconférences et des groupes locaux de discussion (Rapport annuel, 1983-84).  L'atelier, qui comprenait 18 sites, a attiré 270 participants.  Deux séances P-pro ont eu lieu en mai 1985, à savoir un atelier pour débutants sur les systèmes de soutien pour les apprenants à distance (22 sites, 125 participants) et une séance pour les praticiens d'expérience sur l'utilisation des ordinateurs en éducation à distance (13 sites, plus de  80 participants).  Céline Lebel de la Télé-université a animé le premier événement en français; il était intitulé « Le tutorat comme mode de support à l'apprentissage à distance » (Rapport annuel, 1986-87).

La description de ces premières séances P-pro dans les rapports annuels de 1983-84, 1984-85 et 1985-86 soumis par Kay Rogers ne fait pas mention de l'existence d'un comité en bonne et due forme qui les aurait organisées, mais en 1987, un comité de recherche et de développement s'est vu confier la responsabilité du perfectionnement professionnel.  Ce comité a organisé quatre audioconférences (Rapport annuel, 1986-87), une l'année suivante (Rapport annuel 1987-88) et quatre en 1989 ainsi que des événements, comme un atelier pré-congrès à Merrickville, en Ontario, avant le congrès de 1992 à Ottawa (témoignage personnel, Margaret Haughey, le 1er juillet 2006).  En 1992-93, le volet recherche a été séparé du volet perfectionnement professionnel; un modèle de coprésidence a été adopté pour le comité de perfectionnement professionnel,  Henriette Dauphinais assumant la responsabilité des deux activités en français et Debbie Ball, celle des six programmes en anglais.   En mars 1993 a eu lieu  une audioconférence en français regroupant 26 sites; un autre programme a été organisé en avril.  Ce comité a toutefois cessé de soumettre le rapport de ses activités en 1996-1997.

En 1996, les activités de perfectionnement professionnel ont reçu l'appellation de « Wise and Witty Wednesday » (WWW) (Rapport annuel, 1996-97).  Après une année couronnée de succès - une centaine de personnes en moyenne réparties dans 15 sites pour chacun des huit événements, la série semble être devenue plus irrégulière jusqu'à ce qu'elle reprenne en octobre 2001 sous le vocable « Wise & Witty Weekdays » (W&WW); six audioconférences furent organisées cette année-là (Rapport annuel, 2001-02).   Un tarif d'abonnement à la série et des outils de marketing ont été mis en place au cours de la même année en vue d'attirer un plus grand nombre de participants.  La série d'audioconférences a continué à être offerte à intervalles réguliers sous le leadership de Bill Fricker, avec l'ajout d'une séance ASYNCH animée par Barbara Spronk (Rapport annuel, 2002-03) et le lancement de séances complémentaires regroupées sous la rubrique « Vitrine virtuelle des vendeurs » (Rapport annuel, 2003-04).  En juin 2004, Bill Fricker a indiqué dans son rapport que le comité avait organisé huit audioconférences W&WW, cinq discussions en ligne ASYNCH et deux séances en ligne s'inscrivant dans le volet Vitrine virtuelle des vendeurs.  Le rapport du comité déposé en mai 2006 faisait état de neuf séances WWW pour l'année 2005-06; la technologie Elluminate et le service d'archives audio de l'AMTEC furent utilisés dans deux sessions distinctes (Rapport annuel, 2005-06).

Un autre des services de perfectionnement professionnel offert est le congrès annuel (voir l'Annexe 1) :

Les congrès de l'ACÉD sont des événements formidables et bien spéciaux.   Je me souviens tout particulièrement de ceux qui ont eu lieu dans des lieux splendides comme à Banff Springs, au Château Frontenac, à Québec, et à Vancouver.  Ils nous ont permis d'entendre des conférenciers invités extraordinaires, de nous familiariser en avant-première avec de nouvelles technologies, de profiter des réflexions de grands bonzes de la recherche connus à l'échelle internationale et de voir des expositions novatrices.  La leçon la plus importante pour moi ?  Ce fut de voir des gens déboulonner mon hypothèse selon laquelle les interactions face à face ne comptaient pas vraiment si l'éducation à distance était d'assez bonne qualité.  Assister à la rencontre d'un élève avec un professeur dont il a suivi le cours en ligne, entendre les réactions de compagnons d'études qui se voient pour la première fois et saisir au vol les commentaires impromptus de chercheurs de renommée mondiale lors des dégustations vin et fromage, ce ne sont là que quelques exemples de ce qui se passe au cours des congrès de l'ACÉD et qui en font des rencontres fort agréables qui vont bien au-delà des intérêts purement professionnels.

Témoignage personnel, le 26 avril 2006
May Maskow, présidente, 1997-98

Jusqu'en 1987-88, la préparation du programme du congrès avait été considérée comme une responsabilité de presque l'ensemble du conseil d'administration, mais cette année-là, un comité de perfectionnement professionnel s'est vu confier la tâche d'organiser le programme du congrès de Banff.  Par la suite, un comité du congrès a été mis sur pied d'année en année et le comité de perfectionnement professionnel s'est occupé pour sa part des activités de formation (Rapport annuel, 1992-93).  Alternant d'abord entre la formule du face à face et celle du congrès à distance, le congrès de l'ACÉD a lieu en format face à face tous les ans depuis 2000, essentiellement pour des questions financières.  Il y a lieu de noter que tous les établissements hôtes, indiqués dans l'Annexe 1, ont fourni des ressources directes et concrètes sans lesquelles les congrès n'auraient pas pu avoir lieu.  Leur soutien a également permis à l'ACÉD d'afficher des surplus pendant plusieurs années; ces fonds ont contribué d'une manière essentielle à la santé financière de notre association.

Bien que les organisations membres de l'ACÉD aient tendance à organiser des congrès seules ou en collaboration, diverses autres formules ont également été essayées.  Par exemple, le congrès de l'ACÉD a été intégré au congrès de l'AÉPUC (1984) et à celui de l'AMTEC (1999), tenu à la suite de congrès d'autres organisations (CREAD et AÉPUC en 1994) et cocommandité (avec Tele-Learning en 2001, CIÉD en 2002 et COL en 2005).  En 2001-02, l'ACÉD a organisé un programme d'une demi-journée au cours d'un congrès du CANARIE.

Publications

Depuis sa création, l'ACÉD produit deux publications pour ses membres : un bulletin et une revue avec comité de lecture.

Au cours des premières années, la production de feuillets d'informations photocopié pour les membres, dont certains étaient officiellement désigné comme des bulletins, semblait être une tâche assumée par tout le monde au congrès de Washington et partagée entre les membres du conseil d'administration de 1983-84, bien que la rédactrice en titre ait été Kay Rogers.  L'ACÉD disposait aussi d'une section dirigée par Jack Gray dans le Bulletin de l'AÉPUC, qui était publié trois fois par année ; les articles lui étaient acheminés par Liz Burge (Rapport annuel, 1984-85).  Ces premières années sont évoquées de façon éloquente par l'un des proches collaborateurs :

En fouillant dans ma boîte de l'ACÉD au sous-sol, je me suis souvenue qu'en plus des envois sur des feuilles de toutes sortes de couleurs dont je m'occupais, Jack Gray assumait la direction de la section réservée à l'ACÉD dans le Bulletin de l'AÉPUC.  Dans le Bulletin de l'AÉPUC d'octobre 1983, Jack Gray écrivait ces mots :
« Voici les premières nouvelles de l'Association canadienne de l'éducation à distance, qui en est encore au stade embryonnaire.  J'ai pensé suggéré le rebelle Jack Cade comme mascotte  (voir la pièce de Shakespeare, Henry VI, partie 2 ), mais sa rébellion a été de courte durée et il est mort famélique, assassiné par un gentilhomme de Kent.  Comme on dit en anglais : « Our CADE can ; Shakespeare's Cade Kent. »

Témoignage personnel, le 8 mai 2006
Kay Rogers, présidente, 1984-84

Communiqué a presque toujours eu un contenu en français.  Le premier (et peut-être le seul) numéro entièrement traduit était en fait un numéro double publié en 1997 avec une mise en page et un design professionnels (Rapport annuel, 1996-97).  Après un hiatus de près de deux ans, le premier numéro électronique de Communiqué a paru sur le site Web de l'ACÉD en juin 2002  (Rapport annuel, 2001-02).  Cette publication n'a aucune structure formelle prédéterminée ; les nouvelles sont affichées sur le site Web au besoin.   La liste de messageries utilisée par le secrétariat a aussi peut-être en quelque sorte « remplacée » Communiqué .  La liste des rédacteurs est fournie dans le tableau 1.

La deuxième publication importante de l'ACÉD est la Revue de l'éducation à distance (RED)/Journal of Distance Education (JDE), l'une des premières au monde à offrir aux chercheurs une publication avec comité de lecture où présenter leurs travaux.  Seuls The American Journal of Distance Education, l' Open Learning du Royaume-Uni et Distance Education de l'Australie existent depuis à peu près aussi longtemps. De ces quatre publications, seule la RÉD  n'a pas été impartie au secteur privé :

Une autre réalisation de l'ACÉD?  La création de la revue, un outil qui est là pour faire en sorte que l'éducation à distance existe comme une activité professionnelle reconnue.  (Les gens s'envolent, mais les écrits restent.)  

Témoignage personnel, le 22 avril 2006
Marquis Bureau, président, 2000-01

Chaque numéro met à contribution des rédacteurs adjoints, des responsables de recensions, des rédacteurs-conseils ici au Canada et à l'étranger, des traducteurs, des adjoints à la rédaction, des préposés au design et à la production, des graphistes, des administrateurs et des réviseurs techniques.   Les noms des arbitres figurent dans une liste qui paraît une fois par année.  La RÉD a toujours publié des articles en français et désigné un responsable pour ces articles.

Prix

Un autre des services rapidement offerts aux membres a été le programme des prix d'excellence (Rapport annuel, 1987- 88).  Le rapport de 1993- 94 (le plus ancien qui fut trouvé) du comité des prix, lequel a été rédigé par Heather Persons, parle de comités ayant supervisé des concours au cours des trois années précédentes.  (Les prix étaient seulement décernés lors des congrès face à face.)  Elle note également la mise en place de frais de participation de 25 $ en vue de couvrir les coûts afférents et la réorganisation du processus de sélection des lauréats.  En mai 2006, le rapport du comité d'excellence signale que 36 projets de haut calibre ont été soumis dans l'ensemble des douze catégories, six en français et six en anglais.   Les six catégories d'excellence sont la conception pédagogique, les recherches de deuxième ou troisième cycle, la recherche, le partenariat ou la collaboration, les services aux étudiants et le Prix d'allocation aux étudiants diplômés.  

Relations avec les gouvernements

Un comité sur les relations gouvernementales a été mis sur pied en 1984-85. Des présidentes comme Arlene Zuckernick (1986-87) et Margaret Landstrom (1987-88) se souviennent que l'une des principales préoccupations était de répondre aux demandes de renseignements de la part des gouvernements, des établissements d'enseignement et du secteur privé au sujet de l'éducation à distance ou à leurs demandes d'aide en vue d'organiser des événements clés intégrant la technologie de manière novatrice :

L'année où j'ai été [Margaret Landstrom] présidente, … le Colloque national sur l'enseignement postsecondaire… s'est tenu à Saskatoon et a réuni des présidents ou des vice-présidents à l'enseignement de chaque université canadienne.  … Jeffrey Holmes, qui travaillait alors au fédéral, … m'a approchée ; il voulait que l'ACÉD l'aide à monter des « sites à distance » d'où l'on pourrait discuter, grâce à des audioconférences, des mêmes questions que celles qui étaient étudiées à Saskatoon.   … Je me souviens que les discussions à Iqualuit se sont déroulées dans le noir à cause d'une panne d'électricité, mais ils ont quand même participé et soumis leur compte rendu !  Je crois que nous avions… environ une douzaine de sites, et ce grâce à divers membres de l'ACÉD qui avaient réussi à obtenir la participation de la direction au sein de leurs institutions.
Au cours de mon année de présidence, quelques-uns d'entre nous ont rédigé un document sur la technologie et des modèles d'éducation à distance au postsecondaire et l'ont soumis au Comité permanent du Secrétariat d'État.  Ce fut là un autre événement où nous avons utilisé la technologie pour démontrer comment l'enseignement pourrait être amélioré ou dispensé à l'aide de la technologie.

Témoignage personnel, le 8 mars 2006
Margaret Landstrom, présidente, 1987-88

L'ACÉD s'est également impliquée dans des initiatives du gouvernement fédéral, au sujet de la politique du droit d'auteur par exemple, une question clé pour les membres de l'ACÉD, lorsque le projet de loi a été soumis au Parlement en 1992 :

Il me [Jennifer O'Rourke] semble que Lori Wallace de l'University of Manitoba et Grace Milashenko de l'University of Saskatchewan étaient aussi de la partie.   Nous avions mis sur pied un petit comité…  
En avril 1989, l'ACÉD [le président John Daniel] a présenté au ministère des  Communications et au ministère de la Consommation et des Affaires commerciales un mémoire sur le droit d'auteur... [soulignant] les besoins particuliers des élèves à distance quant à l'accès à du matériel pédagogique et incitant fortement les responsables du projet de loi « à s'assurer que les procédures futures d'affranchissement des droits seront simples et gérables et ne poseront pas des restrictions déraisonnables à l'accès des élèves à distance à du matériel pédagogique canadien ou étranger ».   En réponse, Marcel Masse, alors ministre des Communications, a noté que « ... certaines des préoccupations soulevées par (l'ACÉD) vont plus loin que ce qui a été discuté par le Comité du programme d'études ».  Résultat : le ministre a acheminé le mémoire aux fonctionnaires responsables de l'avant-projet.

Témoignage personnel, le 3 mai 2006
Jennifer O'Rourke, rédactrice de Communiqué,  1988-90

Tout au long des années 90, des membres de l'ACÉD ont été impliqués à titre personnel dans une importante série d'initiatives du gouvernement fédéral, comme Bien apprendre… Bien vivre du Secrétariat de la prospérité, le Comité consultatif sur l'autoroute de l'information (CCAI), puis le programme Un Canada branché.  À l'époque, le gouvernement fédéral s'inquiétait de ce que l'éducation ne contribuait pas à la compétitivité de l'économie canadienne; voulant trouver des façons d'améliorer la situation, il croyait que la technologie pourrait être mise à contribution.  On pouvait se réjouir que des hauts fonctionnaires songent à l'utilisation de la technologie en éducation, mais certains craignaient que l'accent indu soit mis sur la technologie au détriment de l'apprentissage et de l'apprenant.  Faisant de la technologie une priorité majeure, le Cabinet du Premier Ministre a co-organisé avec la Banque Mondiale à Toronto en 1987 un congrès et mis la question sur le tapis à la réunion du G8 en Alberta.

Depuis sa création en 1995, le Bureau des technologies d'apprentissage (BTA) entretient des liens étroits avec l'ACÉD.  Plusieurs des dirigeants de l'ACÉD ont été membres du premier comité consultatif du BTA pendant cinq ans; le BTA participe régulièrement aux activités de développement professionnel et aux congrès de l'ACÉD.  À l'occasion, comme il est souligné ailleurs dans cet article, le BTA travaille de concert avec l'ACÉD dans le cadre de diverses initiatives reliées à la recherche et aux politiques.

Il y a lieu de noter que, depuis plusieurs années, en fait peut-être même depuis sa création, le  conseil d'administration de l'ACÉD se réunit face à face une fois par année et invite un ou deux représentants du gouvernement fédéral à lui faire une présentation sur les activités pertinentes de leur ministère ou agence.   Le gouvernement fédéral soutient de façon constante le travail de l'ACÉD en installant des kiosques dans les salons professionnels ayant lieu en même temps que le congrès.  Il en est de même pour les gouvernements provinciaux lorsque le congrès a lieu dans leur juridiction.

Recherche

Les buts et objectifs de l'ACÉD incluent la promotion de la recherche sur la théorie et les pratiques dans le domaine de l'éducation à distance.  Depuis sa création, l'association a été fidèle à cet engagement de maintes façons, notamment en mettant sur pied un comité de recherche, en publiant la Revue de l'éducation à distance  et en créant des prix reconnaissant l'excellence en recherche.  Certains de ces efforts ont remporté plus de succès que d'autres.

Le comité de recherche et de développement s'est employé d'abord à faire connaître, par le biais des activités de perfectionnement professionnel, les résultats des recherches des membres.  Plus tard, ce comité a essayé de mener à bien des projets de recherche modestes sans grand succès en raison de ressources limitées.  Lorsque le congrès de 1994 a réalisé « un important surplus… grâce aux efforts magnifiques du comité du congrès de 1994 sous la direction de Joan Collinge et de Jim Bizzocchi » (Angie Wong, Rapport annuel, 1994-95), des dispositions ont été prises en vue de préparer des lignes directrices pour un Fonds de recherche de l'ACÉD qui proviendrait d'un compte en fiducie.  Les espoirs de maillage avec des organisations du monde des affaires et de l'industrie s'intéressant à l'apprentissage et à la formation et de versements en contrepartie de la part de ces organisations ne se sont jamais matérialisés.  Après 1996-97, le comité de recherche n'apparaît plus dans les ordres du jour des AGA.

Le travail de consultation de l'ACÉD sur les scènes nationale et internationale a soulevé la question de la capacité de recherche de l'association sous un nouvel angle : comment développer les données sur lesquelles baser les conseils d'orientation stratégique et comment équilibrer le besoin de répondre à de telles demandes avec le mandat de privilégier la prestation de services aux membres.  En 1998, l'ACÉD a lancé un centre anglophone national de recherche en politiques, l'Institute for Distance and Distributed Education Advancement  (IDEA), sous l'égide de l'Open Learning Agency (OLA), et un concours en vue de trouver une organisation qui accueillerait un centre francophone, l'Institut pour la promotion de l'éducation à distance (IPÉD). C'est Téluq qui a été choisi et l'IPÉD y a été accueilli environ de 1999 à 2004.  L'IPÉD a mené à bien une étude financée par le BTA; elle a été présentée au Forum de l'éducation de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique en Corée du Sud et à la conférence de l'UNESCO tenue à Moscou (Faille et Umbriaco, 1999).   Toutefois, à la suite de changements de personnel à l'OLA, un appel d'offres pour accueillir l'IDEA a été lancé, mais sans succès.

Bien que divers rapports témoignent du fait que l'ACÉD continue à s'intéresser à la recherche sur les politiques, le concept n'a pas encore été opérationnalisé à longue échéance en anglais et en français (Rapport annuel, 1999-2000 ; Projet de plan d'affaires, 2004).  Quoi qu'il en soit, l'ACÉD effectue des recherches à l'occasion.  Le BTA a financé un projet de recherche de 49 500 $ intitulé « Determinants of Institutional Readiness for Distance/Distributed Learning  » ; le rapport final devait être terminé pour le 30 juin 2007.  Kathleen Matheos, de l'Université du Manitoba, Raymond Guy, du Collège Boréal, et Bonnie Luterbach, de l'Université du Manitoba ont dirigé cette initiative de recherche pour l'ACÉD.

L'une des réalisations concrètes de l'ACÉD a été la mise sur pied d'un fonds de recherche à l'intention des étudiants diplômés.  À l'instigation de Joan Collinge, la Simon Fraser University a lancé le fonds avec une contribution de 2 000 $ par année ; les premières bourses ont été distribuées en 2005.  Les sommes disponibles chaque année dépendent des contributions des commanditaires.  Décernés sous la forme d'allocations visant à promouvoir la recherche chez les étudiants des cycles supérieurs, les fonds sont distribués au cas par cas et selon les dépenses proposées.  Selon les projets soumis, une bourse de 2 000 $ ou plusieurs bourses d'un montant inférieur peuvent être décernées.  Joan Collins a travaillé en étroite collaboration avec Bonnie Luterbach de l'Université du Manitoba pour mettre en place le processus de sélection et la structure des bourses.

L'utilisation de la technologie à l’ACÉD

Bien que l'ACÉD ait toujours placé l'apprenant et l'apprentissage avant la technologie, l'utilisation de la technologie fait partie intégrante des pratiques de l'organisation depuis le début.  Le recours à la technologie dans les activités de perfectionnement professionnel et les congrès de l'ACÉD tout comme dans la gestion de l'organisation a été considéré comme audacieux et novateur ; maintenant, c'est, semble-t-il, monnaie courante :

Nous avons peut-être été la première association nationale de la planète à utiliser comme cela la technologie.  Dans le monde d'aujourd'hui qui a fait place à Skype et à la kyrielle de téléphones cellulaires, les téléconférences peuvent sembler banales, mais, dans les années 80, nous croyions, comme nous le pensons toujours, que « la meilleure façon  de prévoir l'avenir est de l'inventer » (Alan Kay).  Et c'est ainsi que nous nous sommes lancés avec beaucoup d'enthousiasme, ne sachant pas exactement ce que nous étions en train d'« inventer », mais en demeurant fermement résolus à demeurer à l'affût de ce que nous pourrions faire.  J'ai participé à la [première] réunion sur la côte Ouest et, quand elle s'est terminée, nous avons poussé un soupir de soulagement et commencé à discuter des leçons que nous avons apprises en vue de la prochaine réunion à distance.

Témoignage personnel, le 9 mars 2006
Arlene Zuckernick, présidente, 1986-87

Outre l'utilisation de la technologie dans diverses activités faisant partie des services aux membres ou des relations avec les gouvernements, il y a lieu de souligner que l'ACÉD a tenu sa séance inaugurale et ses deux premières assemblées générales annuelles ainsi que son programme de perfectionnement professionnel sous la forme d'audioconférences de 1983 à 1985 avant d'organiser un événement face à face en juin 1986 :

Mon souvenir le plus vif de l'ACÉD est l'un des plus anciens que j'ai.  À titre de tout nouveau membre du conseil d'administration en 1985, je me suis vu confier la responsabilité d'organiser et de présider le premier congrès face à face de l'association [en 1986].  J'ai pu le faire grâce au soutien extraordinaire de deux groupes de collègues (le comité d'organisation local à Toronto et le comité national du programme) que je ne connaissais pas, avec qui j'ai travaillé pendant un an par audioconférences sans jamais les voir en personne et que j'ai rencontrés pour la première fois quand je suis arrivée au congrès de l'ACÉD à la York University en 1986.  Cette expérience m'a convaincu du pouvoir de l'intelligence humaine et de la possibilité de transcender les limites de la technologie et a concrétisé pour moi les réalisations et notions les plus importantes que nous avions en commun.

Témoignage personnel, le 27 mai 2006
Jim Bizzocchi, président, 2001-02

L'un des principaux avantages de l'absence de contacts visuels lorsque la technologie est utilisée pour la gestion de l'association est décrit dans le témoignage suivant :

J'étais en sabbatique pendant la majeure partie de l'année de la présidence de l'ACÉD et je me rappelle avec plaisir avoir présidé, à ma table de cuisine, en robe de chambre, un pot de café à portée de la main, les réunions du bureau de direction qui se déroulaient une fois par mois par audioconférence.  Ah ! les joies du télétravail !

Témoignage personnel, le 20 avril 2006
Barbara Spronk, présidente, 1995-96

Si les audioconférences ont été la première technologie utilisée par l'ACÉD, la possibilité d'avoir recours à des ordinateurs est envisagée dès juillet 1984.  Dans le rapport des activités de l'ACÉD pour 1984-85, on mentionne qu'on allait explorer l'idée de mettre sur pied un petit système de téléconférence assistée par ordinateur qui pourrait faire appel au système COSY de l'University of Guelph.  Un comité spécial de communications électroniques n'a toutefois pas vu le jour avant 1990-91  Les coprésidents France Henri et Jim Bizzocchi signalaient l'année suivante qu'une liste de courrier électronique avait été dressée pour les membres de l'ACÉD sur des systèmes universitaires comme CA*net et que 50 membres de l'ACÉD s'étaient inscrits.  Le service était offert gratuitement aux membres par la Télé-université.  L'ACÉD a tenu sa première téléconférence asynchrone assistée par ordinateur lors de son congrès annuel en 1995 ; il s'agissait d'une discussion animée par Barbara Spronk, qui a aussi été l'initiatrice de la première séance de perfectionnement professionnel ayant recours à cette technologie (voir plus haut).  Le premier site Web de l'ACÉD a été lancé en 1995-96.  La RÉD  a été offerte en ligne en 1999 ; ce fut ensuite le tour de Communiqué en avril 2002 :

Le recours à l'informatique est de plus en plus répandu : les interactions grâce au serveur de liste de l'ACÉD se sont multipliées de façon marquée cette année.  Grâce au fidèle soutien de la Télé-université en la personne de Denis Gilbert, nous avons aussi maintenant, au conseil d'administration de l'ACÉD, un serveur de liste pour faciliter les communications entre nous.  Et grâce au travail de Daniel Larocque, ancien président du comité des communications [qui a conçu le site] et à la générosité de  Bob McLure, directeur régional de l'ACÉD pour la C.-B. et le Yukon, l'ACÉD est aussi maintenant présente sur le Web

Rapport du président, 1995-96

Le site Web de l'association a beaucoup évolué de manière à être fiable, convivial et accessible aux membres.  Au début, l'ACÉD a conclu avec la Carleton University une entente officielle pour la maintenance et la mise à jour du site Web (Rapport annuel, 1996-97).  Toutefois, à la suite de sondages menés en ligne et par la poste (Rapport annuel, 1998-99), un étudiant en arts médiatiques de la Ryerson Polytechnic University a mené à bien le travail de développement qui a abouti à la création d'un nouveau site Web (Rapport du président, 1999-00).  Il y avait au cours de ces années-là des manques à combler, notamment un accès fiable à la section réservée aux membres et protégée par un mot de passe et un répertoire des membres sous forme imprimée, sans compter d'autres problèmes reliés à la transition.  À l'automne de 2003, l'ACÉD a lancé une demande de propositions pour la restructuration du site Web ; l'Internet Innovation Centre de l'Université du Manitoba a été l'organisation retenue en décembre de cette année-là (Rapport annuel, 2003-04).  Le site est devenu officiellement opérationnel en mai 2005 (Rapport annuel, 2004-05).  Jamie Rossiter, Raymond Guy et Anna Sawicki, présidents successifs des comités chargés de ces tâches, ont mené le dossier de main de maître.  Le personnel du secrétariat peut maintenant ajouter du contenu directement, au lieu de dépendre d'autres personnes.  Des discussions sont présentement en cours afin de voir comment relier le site Web de la nouvelle organisation à celui de l'ACÉD afin que les rapports annuels et les autres documents d'archives - y compris cet article - soient accessibles.  

L'ACÉD a aussi fait appel aux technologies de vidéoconférence pour ses congrès annuels dès 1989 (voir l'annexe 1) et pour son programme de perfectionnement professionnel.  Le rapport du comité anglophone de perfectionnement professionnel pour 1996-97, lequel avait été rédigé par Jeff Zabudsky, mentionne qu'on a utilisé pour une première fois la formule de la vidéoconférence dans des ateliers de perfectionnement professionnel, mais n'indique pas lesquels.  Il note également qu'une liste de messageries a été dressée pour chacun des huit ateliers organisés cette année-là grâce à la générosité d'Auracom Colchester Internet Services en Nouvelle-Écosse.

Il est important de souligner que plusieurs organisations ont fourni de la technologie sans frais afin de faciliter les activités de l'ACÉD au fil des ans.  Le système d'audioconférence  Telemedicine for Ontario a été l'hôte de la première réunion de l'ACÉD, qui a eu lieu le 15 juin 1983, des ponts à Calgary, à Edmonton et à Vancouver assurant la liaison avec des sites additionnels.  Mentionné pour la première fois comme le service d'audioconférence utilisé par le conseil d'administration dans le rapport du président John Daniel en 1989, Contact North/Contact Nord a facilité les réunions du conseil d'administration pendant plus d'une quinzaine d'années.  L'Université d'Ottawa, l'Athabasca University et de nombreux autres établissements d'enseignement sont également mentionnés dans divers rapports.  En 2005-06, l'ACÉD a commencé à utiliser le service de pont gratuit Enunciate Conferencing

Organisation et finances

Après d'abord s'en être remise à l'énergie de visionnaires bénévoles, l'ACÉD a systématisé ses politiques et pratiques dès qu'il a été clair que l'organisation allait survivre, qu'elle connaissait une période stable de réalisations successives et qu'elle entrait ensuite dans une phase nécessitant de nouvelles options.  Les noms de toutes les personnes qui ont été membres du conseil d'administration figurent à l'annexe 2.

Constitution et structures administratives

En juin 1983, l'ACÉD était un comité de l'Association pour l'éducation permanente dans les universités du Canada (AÉPUC) ; en juin 1984, l'ACÉD est devenue une organisation distincte, non constituée en personne morale.  Après avoir partagé les services de secrétariat pendant une dizaine d'années avec l'Association canadienne du personnel administratif universitaire (ACPAU), l'ACÉD a décidé de se joindre à la Société canadienne pour l'étude de l'éducation (SCÉÉ).  Durant leur mandat au secrétariat de l'ACÉD, Ken Clements (1985- 93) et Tim Howard (depuis 1994) ont travaillé diligemment, sans compter leur temps.  L'ACÉD leur en est infiniment reconnaissante.  

Tout en continuant à compter énormément sur les membres bénévoles du conseil d'administration et des comités, l'ACÉD a peu à peu professionnalisé ses dispositions financières.  Le premier rapport de vérification externe a été déposé en janvier 1992 ; il couvrait l'exercice allant du 1er avril 1990 au 31 mars 1991.  Le premier cabinet de vérificateurs a été Webber and Company ; il a été remplacé plus tard par McCay, Duff & Company LLP, qui a vu son mandat renouvelé à l'AGA de 2006.   L'ACÉD a obtenu son statut d'organisme de bienfaisance de Revenu Canada le 1er mai 1991.

Chuck Shobe, président de l'ACÉD en 1985-1986, a pris l'initiative de rédiger la première constitution de l'ACÉD en s'inspirant de celle de l'AMTEC (témoignage personnel, le 21 mai 2006).   Datée de mars 1985, la constitution de l'ACÉD a été légèrement amendée en mai 1992 surtout pour être conforme aux conditions que doit remplir un organisme à but non lucratif d'après la Loi canadienne sur les corporations.  Sous la supervision de l'ancienne présidente Erin Keough, des changements ont été apportés, notamment l'ajout d'un énoncé sur le quorum aux assemblées générales et de six modifications mineures d'ordre administratif.  Le 10 mars 1993, l'ACÉD a obtenu, du ministère fédéral de la Consommation et des Affaires commerciales, ses lettres patentes comme association à but non lucratif.  Lors de ce processus de révision, l'ACÉD a songé à créer un poste de représentant pour le Nord canadien, mais après une période d'essai de deux ans (1990-92), l'idée a été mise de côté parce que le comité formé à cette fin a jugé qu'il n'y avait pas assez d'intérêt et de ressources pour maintenir un tel poste.

En 1998-99, la constitution a de nouveau fait l'objet d'une révision.  Si certains changements, notamment le transfert du contenu de la constitution aux règlements, étaient d'ordre administratif, le principal amendement n'était pas de cette nature.  De nombreux membres étaient d'avis que le secteur postsecondaire était surrepresenté au sein du conseil d'administration.  Il fut donc proposé que l'on crée des postes de représentants sectoriels - maternelle/primaire/secondaire, collèges, universités, secteur public et secteur privé.  Toutefois, comme l'a rappelé Jeff Zabudsky (président en 1998-99), cette proposition a suscité un énorme débat sur le serveur de liste de l'ACÉD.  On s'inquiétait surtout de l'implication du secteur privé au sein du conseil d'administration, du risque de la « corporatisation » de l'ACÉD.  Dans les faits, l'ACÉD n'a pas attiré un nombre élevé d'adhésions de la part de grandes entreprises, que ce soit des utilisateurs de technologies, comme les banques, ou des fournisseurs de technologie.  La plupart des membres du secteur privé semblent être des experts-conseils.  Les efforts en vue de recueillir des fonds auprès du secteur privé pour diverses activités ont donné des résultats inégaux ; il y a une grande participation pour ce qui est des salons professionnels lors des congrès, mais aucune commande d'annonce n'a été donnée pour la RÉD ou Communiqué et aucune contribution n'a été reçue pour un fonds de fiducie pour la recherche ou pour les allocations de recherche à l'intention des étudiants diplômés.

En dépit de ces réalisations, le défi de fonctionner avec des bénévoles et un petit secrétariat mérite d'être souligné.  Les bénévoles, leurs employeurs et le personnel de l'ACÉD se sont investis personnellement dans l'organisation, mais l'ampleur de la tâche n'avait pas été prévue et atteint un point où il est impossible de continuer de la sorte.  Comme le décrit éloquemment un ancien président :

Le bénévolat peut produire une organisation qui ressemble à une courtepointe usée au milieu.

Témoignage personnel, le 21mars 2006
Bill Fricker, président, 2003-04

Planification stra t é gique et o p é rationnelle

En 1989, il est apparu clairement que l'ACÉD avait besoin, en raison de sa taille et de son rôle, d'une gestion adéquate :

Il y a une saison pour chaque chose : au moment où nous faisions partie du bureau de direction, l'ACÉD n'était plus un petit groupe d'innovateurs, mais une association de plus de 600 membres.  Il était temps de restructurer l'association et de définir clairement rôles et processus afin de mieux servir notre bassin de membres avec ses multiples facettes.   C'est à ce moment-là que nous avons commencé à voir la force et la sagesse de notre modèle de direction, qui puise dans les connaissances et l'expérience acquises pour bâtir ce qui suit.
De plus, l'ACÉD était parfaitement positionnée pour être un leader à l'échelle internationale ; le CIED était en train de se réétablir en Norvège, le CREAD était encore à ses tout premiers débuts et l'ACÉD avait de solides assises.  Nous étions prêts à jouer un rôle actif sur la scène internationale et nous avons développé un plan d'action pour faire avancer ce dossier.

Témoignage personnel, le 26 avril 2006
Lucille Pacey, présidente, 1989-90 and Erin Keough, présidente, 1990-91

Lucille Pacey et Erin Keough ont travaillé en étroite collaboration pour s'acquitter des tâches à faire, notamment créer un modèle de gouvernance pour le conseil d'administration, établir en bonne et due forme les divers comités et rédiger un plan d'action stratégique préliminaire.  Elles ont   précisé le mandat de chaque comité, officialisé les postes de direction et institué un programme d'examens périodiques de rendement pour que le secrétariat soit géré de manière professionnelle.  Le guide des politiques et procédures du conseil d'administration a vu le jour en 1992 sous la direction de Margaret Haughey.  Maintenant désigné sous le nom de Guide d'orientation, il comprend quinze sections, dont un code de déontologie, le calendrier des réunions du conseil d'administration, les dates de tombée des publications, la constitution et les règlements.  On dit qu'il s'agit d'un document précieux pour les membres du conseil (témoignage personnel, Anna Sawicki, le 24 mai 2006).

Les présidents qui ont suivi tout au long des années 1990 ont mis à jour le plan stratégique afin d'y inclure des questions comme la stagnation dans le recrutement des nouveaux membres, le besoin de promouvoir davantage l'éducation à distance et le renouvellement de l'image de marque de l'ACED.  À la fin de cette décennie, le conseil d'administration a vu que l'envergure et le profil de l'ACÉD atteignaient un point tournant et que des bénévoles ne pouvaient tout simplement pas faire le travail qui était nécessaire pour aider le conseil à décider des orientations futures.  En juin 2001, l'ACÉD a reçu une subvention de 25 000 $ du Bureau des technologies d'apprentissage (qui faisait alors partie de Développement des ressources humaines Canada et maintenant de Développement social) en vue de lancer un processus de consultation et de rédiger un plan  stratégique.  La proposition était intitulée « Leading Innovation: National Strategic Consultation ».  L'ACÉD a fait appel aux services de Joanne Willment, de l'University of Calgary, pour mener à bien cette tâche.  La version finale du rapport a été présentée à l'assemblée générale annuelle de juin 2003.

Denis Mayer a rédigé le premier jet d'un Plan d'affaires (2004) portant, entre autres, sur la mission, les valeurs et les buts de l'ACÉD, les services actuellement offerts et les options et orientations futures quant au recrutement et aux objectifs touchant à la recherche et à des partenariats stratégiques, pour ne citer que ces exemples.   Le document met également en relief quelques questions financières clés qui sont décrites dans la section sur les finances.

Nos membres

Au début, l'adhésion à l'ACÉD était gratuite ; c'était une façon de tâter le terrain.  La réunion inaugurale en juin 1983 a tout de suite reflété l'intérêt que suscitait l'association parce que, avec moins de trois mois de publicité, au moins 107 personnes réparties dans neuf sites, de Halifax à  Yellowknife, y ont participé.  Un an plus tard, l'ACÉD comptait 280 membres des secteurs  postsecondaire, gouvernemental et privé (Rapport annuel, 1983-84).   Les tableaux 4 et 5 décrivent le nombre de membres de l'ACÉD en termes de catégories - région, secteur et type de membre, par exemple - de 1990 à 2006.

Le nombre de membres a toujours été d'environ 600 entre 1990-91 et 2002-03, sauf au cours de trois années. Les diminutions en 1993-94 et 1994-95 ont été attribuées aux coupures budgétaires vécues pas les institutions postsecondaires.  Il semble toutefois y avoir une tendance à la baisse depuis les trois dernières années.  Cette diminution relativement constante dans le nombre de membres depuis 2000 est ironique.  Plus l'ACÉD réussit à susciter un accueil favorable à l'endroit de l'éducation à distance et plus l'éducation à distance se répand dans tous les secteurs, moins il apparaît  important de se joindre à l'ACÉD parce que les

associations professionnelles auxquelles appartiennent elles-mêmes les personnes impliquées incluent l'éducation à distance dans leurs délibérations et leurs activités de perfectionnement professionnel.

Des caractéristiques dans la composition du membership méritent d'être soulignés. La représentation régionale apparaît adéquate mais l'adhésion de membres internationaux ou américains est très limitée. Les Francophones ont toujours été une minorité au sein de l'ACÉD ; ils étaient 118 en 1996-97 mais ils ne sont que la moitié de ce nombre en 2005-06. Néanmoins le nombre de membres étudiants continue de grandir, possiblement à cause d'un intérêt renouvelé dans la recherche en formation à distance.

Au début, il y avait approximativement le même nombre d'hommes et de femmes qui étaient membres de l'ACÉD, mais en 1995-97 et 2001-02 la proportion des femmes s'est accrue si bien qu'aujourd'hui, elles représentent près des deux tiers des membres. La participation des secteurs maternelle/primaire/secondaire, gouvernemental et privé est relativement faible si on compare au secteur postsecondaire. Certains des anciens présidents que nous avons interviewés croient que le peu de participation du secteur maternelle/primaire/secondaire est dû au fait que la structure même de ce secteur ne favorise pas une participation dans une organisation nationale; en effet la constitution canadienne désigne l'éducation comme une responsabilité des provinces et territoires.  Autre possible facteur explicatif : le secteur maternelle/primaire/secondaire n'a pas été aussi activement impliqué en éducation à distance que les autres secteurs au cours des premières années de l'ACÉD et lorsqu'il est devenu actif, il s'en est tenu à ses propres organisations. Ce dernier facteur est pertinent aussi pour le secteur postsecondaire parce que des organisations provinciales de formation à distance se sont créées, attirant de membres du secteur maternelle/primaire/secondaire :

Ce qui caractérise entre autres l'ACÉD, c'est la dichotomie entre la solide communauté que forment les personnes pour qui les spécialistes de l'éducation à distance ont un rôle ou une place dans le nouveau panthéon de l'univers du téléapprentissage à la fois hybride, intégré, réseauté, facilité par l'ordinateur personnel, amélioré par la technologie et webcentrique et le fait que le nombre des membres de l'ACÉD ne progresse pas.  À certains égards, nous sommes tous des apprenants et des éducateurs à distance en Amérique du Nord et en Europe.

Témoignage personnel, le 17 mars 2006
Bill Muirhead, président, 2004-05

L'année de la formation de l'ACÉD, l'adhésion était gratuite, mais une cotisation a été exigée dès la deuxième année. Le tableau 6 indique l'évolution de la cotisation selon le type d'adhésion au fil des ans. Dans les douze premières années, la cotisation fut constante à 45 $ pour un membre individuel. Ce montant a monté à 75 $ en 1999-00 et encore une fois à 95 $ en 2003-04. La catégorie des membres institutionnels a été développée pour permettre une petite diminution de la cotisation pour une organisation qui compte quelques membres de l'ACÉD plutôt que de demander aux institutions de supporter plus fortement l'ACÉD.

Au début, le recrutement faisait partie intégrante des tâches de direction dont était responsable tout le conseil d'administration.  D'après les ordres du jour et les rapports annuels, un comité de recrutement a existé en 1985-86 ; pour ce qui est des rapports de ce comité, ils semblent avoir été non systématiques jusqu'à leur disparition complète à l'assemblée générale annuelle de mai 2000.   Le premier répertoire des membres a été photocopié et distribué en 1983 ; il en a été ainsi pendant les années subséquentes jusqu'à ce qu'il soit affiché sur le site Web de l'association.  Le conseil d'administration nomme de temps à autre des membres honoraires (voir le tableau 7).

Pour donner une visibilité accrue à l'ACÉD lors de congrès en vue de recruter de nouveaux membres, un kiosque en trois sections a été produit en 1996-97 et utilisé pour la première fois au congrès du Conseil international de l'enseignement à distance à la PennState University en 1997.

Finances

La première ressource financière de l'ACÉD dûment consignée a été une subvention de 350 $ versée par l'AÉPUC (Rapport annuel, 1984-1985); maintenant, le budget annuel de l'association oscille entre 80 000 $ et 100 000 $.  La lecture des rapports annuels permet de constater que les cotisations des membres représentent toujours environ 50 % des revenus et les congrès face à face, surtout lors de surplus importants comme durant les premières années, environ 22 % ; la RÉD et les autres sources représentent pour leur part 13 % dans les deux cas.

L'ACÉD a également grandement bénéficié du soutien autre que financier de l'AÉPUC et d'autres établissements avec lesquels des membres du conseil d'administration de l'ACÉD, de la Revue et du bulletin sont ou ont été associés, notamment les établissements qui fournissent des services comme l'hébergement sur leur site et des ponts d'audioconférences.   Des établissements sont également devenus membres de l'ACÉD et ont imputé à leur exercice les cotisations des membres de leur corps professoral ou de leur personnel et les frais d'inscription à nos congrès.  L'essor de l'ACÉD tient entre autres à cet appui.  D'aucuns diront que l'une des raisons de la possible stagnation de la croissance de l'ACÉD est le fait que les établissements ont diminué ce genre d'appui lorsque leurs propres budgets ont été réduits.

Malgré son statut d'organisme de bienfaisance, l'ACÉD ne semble pas avoir reçu de nombreux dons.  Les états financiers n'indiquent pas le montant total de dons reçus jusqu'ici ; toutefois, d'après les états vérifiés les plus récents présentés à l'AGA de 2005,  l'ACÉD a reçu 228 $ de dons en 2004 et 45 $ en 2003.

L'ACÉD a démarré avec des assises financières solides, soit un CPG de 10 000 $ à un taux d'intérêt de 10,375 % à la fin de sa première année comme association indépendante (Rapport annuel, 1983-1984).  Vers le milieu des années 70, le surplus s'établissait à plus de 100 000 $ et aurait été de 27 000 $ de plus si les 27 000 $ qu'avait rapportés le congrès de Moncton n'avaient pas été utilisés pour financer des changements majeurs apportés aux publications, aux relations publiques et aux promotions (Rapport du comité des finances, 1996-97).  Le comité des finances de l'époque notait en outre que la solide position financière de l'ACÉD était attribuable au revenu moyen de 12 000 $ par année réalisé grâce aux congrès face à face.   Le congrès de Banff en 1998 a poursuivi cette tradition en générant, d'après une estimation prudente, un profit de 21 000 $.  Le congrès de Calgary en 2002, organisé conjointement avec la région nord-américaine de l'ICDE, a accusé une énorme perte partiellement en raison du faible nombre d'inscriptions américaines dû peut-être aux inquiétudes suscitées par le 9 septembre 2001.  L'ACÉD n'a pu continuer à exister comme organisation que grâce à la générosité de l'université Athabasca qui a absorbé le déficit.  En 2006 il y a eu un déficit minimal, qui se partageait 40/60 entre les institutions hôte (voire l'Annexe 1) et le partenariat entre l'ACED et AMTEC.   Les présidents à partir de 2002-03 ont eu tendance à s'attaquer aux défis liés à ce qui était considéré comme la situation financière de plus en plus précaire de l'association.  Le surplus a été réduit au cours de divers exercices afin d'équilibrer le budget ; un déficit d'un peu plus de 42 000 $ est prévu dans le budget 2006-07 qui a été approuvé lors de l'AGA de mai 2006

Le Plan d'affaires (2004) recommandait de mettre en réserve environ 35 000 $ (soit 50 % du budget d'exploitation) afin que des fonds suffisants soient disponibles en tout temps pour assurer le bon fonctionnement de l'association et pour permettre la réduction progressive des activités dans l'éventualité où l'association cesserait d'exister.  Le Plan recommande une réserve additionnelle de 35 000 $ qui servirait d'acompte à verser à l'établissement hôte d'un congrès face à face ou qui permettrait à l'ACÉD d'absorber une perte financière reliée à l'organisation d'un congrès.  Par la suite, le conseil d'administration a décidé de faire en sorte qu'il y ait un surplus suffisant pouvant servir à verser une avance ou à éponger une perte (témoignage personnel, Anna Sawicki, le 27 mai 2006).

Perspectives francophones

Les fondateurs de l'ACÉD ont toujours valorisé l'ouverture et la capacité de fonctionner autant en français qu'en anglais : « On a également décidé d'en faire un organisme oeuvrant, imparfaitement au besoin, dans les deux langues officielles du pays» (Landstrom ,1993, p.119-120). Des présidentes comme Kay Rogers et Arlene Zuckernick se souviennent qu'« immédiatement » après l'assemblée de fondation du 15 juin 1983 (c'est-à-dire au courant de l'été 1983), elles ont rencontré des personnes clés comme John Daniel (à la Concordia University à ce moment-là) et Jacques Fournier (de la Télé-université) pour discuter comment impliquer les Francophones au sein du comité largement anglophone jusque-là. Kay Rogers a invité Jacques Fournier, par lettre, à aider le comité à « établir un véhicule de communication avec les collègues francophones au Canada (lettre personnelle, du 17 août 1983). Elle se rappelle d'avoir rencontré Jacques Fournier avec John Daniel et Jack Gray lors de la téléconférence organisatrice du 31 août 1983, monsieur Fournier était parmi les participants du groupe présent à Montréal pour cette réunion.

Toute publication et tout document formel est toujours dans les deux langues officielles. Quand la taille de l'organisation et les ressources financières furent suffisantes, la traduction professionnelle simultanée a été offerte aux participants aux congrès. Dans les premières années, Patrimoine Canada a subventionné l'ACÉD pour lui permettre d'offrir quelques services en français. Parfois, des membres bénévoles de l'ACÉD (1986) ou des étudiants (1990) ont traduit les délibérations. Cependant le congrès d'Ottawa a sonné un dur réveil pour l'ACÉD : grâce à un rapport de membres francophones, l'ACÉD s'est rendu compte de la nécessité de bien planifier les services de traduction plutôt que de se fier au petit bonheur. L'offre de services en français pose toujours quelques problèmes, comme l'indique les résultats de recherche décrits ci-après. Enfin, il faut souligner que dès que l'ACÉD et l'AMTEC ont commencé à envisager la création d'une nouvelle organisation nationale, ils ont mis en place un comité exclusivement dédié à la consultation des francophones pour s'assurer que quelque soit ce qui émerge ce soit, et soit perçu comme, une organisation où les francophones, et la langue française, forment une partie essentielle.

Dialogue des cultures

L'esprit francophone par sa chaleur et sa latinité a contribué, selon la majorité des répondants (citant eux-mêmes leurs collègues anglos), à améliorer et bonifier l'ACÉD dans son ouverture et sa capacité de dialogue des cultures. Plusieurs soulignent avec raison l'importance des activités sociales (entre autres certains partys mémorables) dans l'atteinte de ces résultats non négligeables et exemplaires pour une association canadienne composés majoritairement d'anglophones.

D'entrée de jeu écoutons un de ces témoins dont la vision représente un assez large consensus chez la majorité des répondants :

« L'ACÉD, du moins au tout début, m'a paru ouverte aux questions francophones. Direction bilingue; premier congrès/session de formation à distance bilingue; rencontres alternant entre l'Est et l'Ouest; ateliers en français; etc. Donc, l'organisme y a mis les efforts et personnellement, je m'y sentais bien en tant que francophone. Faut quand même attribuer une partie du succès aux individus qui ont pris des initiatives d'animation (par exemples les Thérèse Lamy, Denise Paquette-Frenette, Pierre Pelletier, les gens de la Téluq, Daniel Larocque, Judy Roberts, etc.) Je me souviens même que pendant quelques années, TVOntario commanditait un lunch informel des francophones pour du qui-fait-quoi qui était très utile. Le succès de l'époque c'était donc une combinaison de structures flexibles et permissives (dans le sens positif), d'anglos accueillants et de francophones énergiques ».  

Seulement le fait de se poser la question et de produire cet article, selon plusieurs observateurs, est un témoignage de la volonté de tenir compte de la réalité franco. Ainsi dès les tout débuts des représentants francophones sont membres du Conseil d'administration (un peu plus de 40% de l'ensemble des postes du Conseil d'administration ont été tenus par des francophones au cours des années dont la présidence à quatre reprise) et la Revue a pu compter sur des éditeurs francophones tout au long de son histoire. Comme le souligne un répondant « Quand même elle fait des efforts pour respecter la place de francophones ». Cette place dans une organisation nationale (c'est-à-dire canadienne) alors que les tensions constitutionnelles et identitaires ont fait rage est vue comme un accomplissement de dialogue des cultures par certains mais aussi par certains autres comme un exemple frappant du concept des « deux solitudes ».

Dans ce contexte on assiste donc aussi à deux attitudes assez divergentes. Une première affirme que : « le défi aux francos est de prendre notre place parce que l'ouverture est là et qu'il faut encourager tous les francos à s'asseoir à la table ». Un autre ajoute « C'est un effort toujours renouvelé car la réalité pancanadienne n'est jamais facile pour les francos ». L'autre en est une de repli ou de retrait : « les francophones parlent aux francophones et les anglophones aux anglophones, les plus ouverts s'intéressent les uns aux autres mais cela demeure marginal. ».

De plus, on va même pour quelques-uns jusqu'à dire que :

« Les francophones ont-ils soif de savoir ce qui se fait dans le reste du Canada anglais? Et les anglophones ont-ils de l'intérêt pour ce qui se fait dans la francophonie canadienne? Ces questions se posent de façon assez flagrante quand on participe aux congrès de l'ACÉD et qu'on réalise que les présentations en français ne sont suivies que par les francophones qui n'osent trop fréquenter les conférences en anglais car ils réduiraient de façon presque indécente l'assistance aux présentations en français de leurs collègues. (…)  ».  

Par ailleurs, dans le contexte du projet de fusion avec l'AMTEC, quelques-uns reviennent sur un sentiment d'aliénation bien connu des groupes francophones et s'inquiètent pour l'avenir. Le témoignage suivant est fort éloquent à cet égard :

En résumé, on peut avancer que le francophone ne se sent pas bienvenu à l’ACÉD, il se sent toléré. On a obtenu, après un vote in extremis à l’Assemblée générale en 2005, d’intégrer le mot « bilingue » dans la description de la future association ACÉD-AMTEC. Quel sens donnera-t-on à ce mot dans les faits dans la nouvelle association? Les membres actuels de l’AMTEC étant pour la plupart des anglophones, les francophones ne se sentiront-ils pas encore plus minoritaires? Aurons-nous un site Web complètement bilingue dans une langue de qualité? Les prochains congrès offriront-ils plus d’activités bilingues? Lorsque le colloque est organisé par une université francophone, comme c’est le cas à Montréal en 2006, nous aurons sans doute plus d’activités en français et une participation francophone plus importante, mais lorsque le congrès aura lieu ailleurs qu’au Québec, qu’en sera-t-il?

Une contribution au d é veloppement de la formation à  distance francophone

Malgré tout l'ACÉD est vue par tous comme l'organisation séminale de plusieurs des réalisations canadiennes en formation à distance. L'ACÉD a été importante comme le premier et unique lieu du réseautage, du développement professionnel et du perfectionnement des artisans de la formation à distance

C'est à partir de ce réseautage des francophones dans l'ACÉD, « facilité par Gérard Lafrenière et les services de Contact Nord », que le REFAD (le Réseau d'enseignement francophone à distance du Canada qui est une association d'organismes de formation à distance francophone) « est parti » selon le bon mot d'un des répondant. On affirme aussi que le CQFD (le Conseil québécois de la formation à distance, une association de professionnel québécois) « est née après un congrès un peu éprouvant de l'ACÉD ». En faisant un parallèle avec les débuts même de l'ACÉD qui a vu le jour suite à des rencontres américaines, les deux associations francophones ont émergées par la discussion des francos pendant et après les congrès de l'ACÉD.

L'ACÉD est donc vue comme une organisation historiquement « importante et bénéfique pour le développement de la formation à distance francophone » même si ce qui retient l'attention chez certains c'est l'imperfection évoquée par Landstrom (1995), imperfection qui se mue en déception chez quelques autres.

Ce qui est le plus remis en cause, dans les entretiens, c'est la pertinence actuelle et à moyen terme de l'ACÉD. Nous sommes dans une période de redéfinition même de la formation à distance et même pour certains « le concept de formation à distance n'est plus ou pas pertinent si bien que l'ACÉD n'a plus de véritable cause à défendre, ni de base de rassemblement d'énergies volontaires ». Tant et si bien que certains membres nous disent qu'ils « ont décrochés, pas par pour des questions linguistiques mais plutôt pour des raisons de ciblage ».

L' é quilibre entre les chercheurs et les practiciens

Lorsqu'on creuse un peu plus cet aspect de la question, certains reprochent à l'ACÉD d'être : « encore actuellement un truc universitaire qui jouit à chercher des sujets de recherche. Ils n'orientent même pas les recherches, n'y passent pas de commande, n'ont pas de plan ni de stratégie ». À l'inverse d'autres se plaignent que « l'ACÉD n'est malheureusement pas une association de chercheurs  en train de diriger et de construire l'avenir mais plutôt une association de praticiens ». Cette vision à tout le moins divergente indique, et c'est souligner par plusieurs répondants, que le terrain de la formation à distance s'est spécialisé et diversifié et qu'il est « très difficile de répondre à la diversité des intérêts des membres et d'être tout pour tous ». Cette diversification a amené la création d'autres lieux de regroupement de plus en plus spécialisés de ces artisans.

Se reconcentrer sur la formation à  distance

Comme voie de sortie de ce paradoxe, on souligne l'importance du dialogue interculturel dans la mouvance de la nouvelle formation à distance et on y voit une base de pertinence possible pour l'avenir comme le souligne le témoignage suivant :

Si tout était pour le meilleur et que l'ACÉD visait à promouvoir effectivement et pratiquement l'utilisation populaire de la formation à distance et non seulement en parler entre universitaires « parce que c'est tellement un beau sujet de recherche », il y aurait toujours les faits suivants : les priorités ne sont pas les mêmes; les franco-canadiens n'ont pas à faire face aux américains avec la même acuité que les anglo-canadiens. Il y aura donc au moins deux stratégies et plans d'action. Pour moi le rôle de l'ACÉD peut en être un de passerelle dans les deux mondes : certaines activités francophones pertinentes pour les anglos en rapport avec leur stratégie, traduites et expliquées, certaines activités anglophones pertinentes pour les franco en rapport avec leur stratégie traduites et expliquées et certaines nouvelles disponibles à tous, tout ça dans une stratégie poursuivie et partagée. Là on parlerait d'une association avec une raison de vivre et qui saurait pourquoi elle fait ce qu'elle fait. Ça me semble tellement loin des préoccupations actuelles que je ne vois pas clairement s'ils en auraient seulement envie. Ils semblent si confortables.
En guise de conclusion laissons encore la parole à un des répondants qui synthétise dans son témoignage le sentiment de la grande majorité de nos personnes interviewées :
« L'ACÉD, avec ou sans l'AMTEC, a un brillant avenir devant elle si ses membres et ses leaders lâchent un peu les préoccupations et la scène dite nationale pour s'intéresser de plus près à la nouvelle formation à distance. C'est-à-dire devenir le promoteur de la formation à distance, en collaboration avec les autres associations, sur toutes les tribunes, fournir des services de proximités aux membres par la Revue, le réseautage et le perfectionnement professionnel et enfin retrouver l'esprit de l'entraide mutuelle et de l'ouverture des développeurs. Et comme le répétaient si souvent les Jacques Fournier et Pierre Patry : Que le grand dieu des routes soit avec nous!».

L'ACÉD à l'échelle internationale

Comme il a été mentionné précédemment, l'ACÉD a songé à s'engager sur la scène internationale dès ses débuts.   John Daniel, président du CIED en 1983, a transmis les salutations du CIED à l'ACÉD lors de la première AGA de l'ACÉD le 15 juin 1983.  Récemment, il a fait la réflexion suivante sur le profil international de l'ACÉD :

La communauté des spécialistes en éducation à distance a su se tailler une place sur la scène internationale et ce, pour plusieurs raisons.  Premièrement, à cause de la grandeur du pays, le Canada s'est impliqué tôt dans l'enseignement par correspondance aux niveaux préuniversitaire et universitaire.  Deuxièmement, en tant que pays techniquement avancé, il a été à l'avant-garde dans des domaines comme les communications par satellite et le téléapprentissage.  Troisièmement - et c'est la raison la plus importante -, contrairement aux États-Unis, qui ont longtemps considéré l'éducation à distance comme synonyme de « enseignement dispensé à des classes distantes », le Canada a suivi le reste du monde en la définissant plutôt comme un apprentissage asynchrone.  Et c'est ainsi que les Canadiens ont pu enrichir le discours sur l'éducation à distance tant aux États-Unis qu'ailleurs dans le monde.

Témoignage personnel, le 16 mars 2006
Sir John Daniel, président, 1988-89

Ayant commencé à Washington, l'ACÉD a continué à maintenir des liens étroits avec des collègues américains.  Au cours des premières années, des membres de l'ACÉD sont allés souvent à la PennState University pour divers événements organisés à l'instigation de Michael Moore, notamment une réunion du CIED qui y a eu lieu en 1997.  L'Annual Conference on Distance Teaching and Learning à l'University of Wisconsin demeure un rendez-vous clé pour de nombreux praticiens et chercheurs canadiens.  Les deux commentaires ci-dessous décrivent comme les contacts ont évolué.

J'ai appris l'existence de l'ACÉD de par mon association avec l'Athabasca University et feu Dan Coldeway.     Athabasca a été l'un des modèles  utilisés dans le développement du TeleCampus de l'University of Texas System.  À l'occasion de l'une de mes visites, j'ai pu constater les progrès du téléapprentissage un peu partout au Canada …[et] appris que les responsables de ces progrès étaient des membres de l'ACÉD.

Témoignage personnel, le 15 mars 2006
Dr. Darcy Hardy, University of Texas System et Présidente émérite United States Distance Learning Association

Je suis membre de l'ACÉD depuis bientôt dix ans…   L'ACÉD demeure à l'avant-garde de la profession par la diffusion des recherches dans la Revue de l'éducation à distance et son congrès international…  L'ACÉD… s'emploie expressément à relier « la recherche et la pratique » en vue de faire reculer les frontières du savoir dans le domaine de l'éducation à distance… améliore les pratiques, met en lumière le travail unique des chercheurs universitaires et fournit aux gestionnaires et aux chefs de file un arsenal plus vaste de stratégies en vue de bonifier la qualité de l'éducation à distance et l'excellence des apprenants. […] L'ACÉD a toujours privilégié ce qu'il fallait privilégier dans l'éducation à distance… les apprenants.   La technologie en soi est simplement un outil. Rien de plus, rien de moins

Témoignage personnel, le 19 mars 2006
Dr. Don Olcott, Jr., président désigné, United States Distance Learning Association, Western Oregon University

Autre facette de la présence de l'ACÉD sur la scène internationale : l'Amérique latine.  Le CREAD, un consortium trilingue (anglais, espagnol, portugais), a collaboré à deux congrès à Vancouver, organisé son congrès et son AGA immédiatement après le congrès de l'ACÉD à Vancouver en 1994 et collaboré à un atelier de l'University of British Columbia en 1999 :

J'ai eu l'occasion de connaître l'ACÉD dans deux contextes…  En Amérique latine, lorsque j'y ai travaillé comme spécialiste de l'éducation à distance [Note - Plusieurs membres de l'ACÉD ont participé au congrès du CIED qui s'est tenu à Caracas en 1990].  J'ai été très impressionné par ce que faisait l'ACÉD…  pour promouvoir le recours à l'éducation à distance au Canada et pour favoriser la recherche et la quête du savoir dans ce vaste pays.  J'ai aussi été en contact avec l'ACÉD par le biais du CREAD.  L'ACÉD en tant qu'organisation et plusieurs de ses membres à titre individuel accordent un très grand appui au CREAD et à sa mission.  Les membres latino-américains du CREAD reconnaissent cet immense soutien et j'espère pouvoir entreprendre plus d'activités et de projets communs dans un avenir rapproché.

Témoignage personnel, le 20 mars 2006
Armando Villarroel, directeur administratif,Consortium régional d'éducation à distance, (CREAD)

L'ACÉD tente de s'assurer une présence internationale de multiples façons.  Les congrès sont annoncés à l'échelle internationale et sont maintenant toujours décrits comme « internationaux » afin d'attirer la participation de délégués de l'étranger.  Comme il a été noté ailleurs, l'ACÉD a cocommandité des congrès avec des organisations internationales comme le CIED et  le COL.  Pendant un certain nombre d'années, le projet d'offrir une adhésion conjointe à l'ACÉD et au CIED a été envisagé, mais il n'a pas pu se matérialiser à la satisfaction des deux organisations.

Outre ces contacts avec des collègues dans des organisations professionnelles similaires ailleurs dans le monde, l'ACÉD s'implique dans diverses activités, comme la participation à des réunions et à des processus de consultation organisés par des organisations, tels l'UNESCO, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le National Center on Adult Literacy (14 au 16 février 1996 à Philadelphie).

L'avenir

« Pour ceux qui entrent dans les mêmes fleuves, autres et toujours autres sont les eaux qui s'écoulent »

Héraclite

Les membres de l'ACÉD et de l'AMTEC ont voté en faveur de la création d'une nouvelle organisation qui reflète leurs convictions et leurs valeurs.  Contrairement à ce que peuvent penser  un grand nombre de personnes, la relation avec l'AMTEC n'est pas quelque chose de nouveau.   Les ordres du jour des AGA de mai 1988 et de 1990 incluaient des bons vœux de la part de l'AMTEC.  La constitution de l'ACÉD a d'ailleurs été rédigée sur le modèle de celle de l'AMTEC :

« Tout seuls, nous pouvons faire si peu ; ensemble, nous pouvons faire tellement. »  (Helen Keller).  Cette citation prône le travail d'équipe qui est, à mon avis, le moteur de l'ACÉD

Témoignage personnel, le 22 avril 2006
Dr. Norm McKinnon, President, 1991-92

L'une des principales tâches accomplies en 2005-06 fut de se pencher sur la mission et les buts de la nouvelle organisation.  Joan Collinge a noté dans son entrevue combien la tenue de discussions avec l'AMTEC nous a fait mieux prendre conscience de l'importance que revêtent pour nous nos valeurs et notre philosophie, notamment l'accès à l'éducation.  Cette expression revêt diverses significations pour diverses personnes.  Il faut, selon Joan Collinge, faire attention : l'adoption de méthodes en éducation à distance dans un contexte anhistorique peut aboutir à un échec, surtout si les valeurs et les pratiques ne sont pas congruentes.  Elle croit que la nouvelle entité devrait préserver les points forts de l'ACÉD, à savoir la collégialité et l'aide, surtout pour les praticiens exerçant seuls qui ne peuvent pas bénéficier de la masse critique que représentent des collègues locaux :

L'une des choses que j'ai apprises durant mon mandat de présidente, c'est que les gens sont profondément attachés à l'éducation à distance et aux valeurs qui sont associées à ce concept.  Ce n'est pas un concept tributaire des modes de prestation; c'est lui plutôt qui dicte le mode de prestation pertinent, celui qui assure l'accès à l'apprentissage, peu importe la région dans le monde ou le contexte socio-économique.  Ce fut pour moi une joie que de découvrir cela.

Témoignage personnel, le 4 juillet 2006
Joan Collinge, présidente, 2005-06

À cet égard, l'ACÉD a réussi au-delà des rêves les plus fous de la bande de visionnaires qui se sont réunis dans une chambre d'hôtel à Washington en 1983.  L'éducation à distance et l'apprentissage intégré sont maintenant considérés comme des pratiques acceptées, presque classiques, par un grand nombre d'intéressés.  Par ailleurs, l'apprentissage intégré et flexible est également perçu comme en train de devenir si prédominant que le besoin de spécialistes en éducation à distance et leurs valeurs sont en train de se perdre.  On dit souvent qu'il ne faut pas concevoir l'avenir à partir d'un modèle qui vient du passé ; nous terminons ce tour d'horizon historique avec un appel du clairon afin de rappeler les leçons importantes, et parfois douloureuses, des vingt-cinq dernières années.  À ce sujet, laissons le mot de la fin à deux anciennes présidentes :

S'il est tout naturel qu'une nouvelle organisation professionnelle mette l'accent sur les technologies d'avant-garde ou les politiques en matière de communications, ses membres auront besoin de confiance professionnelle et du courage de leurs convictions pour continuer à assurer une égalité d'accès, des concepts d'apprentissage et des ressources adaptés aux divers contextes, des analyses critiques franches des pratiques et le respect des expériences passées… Il nous faut être pleinement et holistiquement conscients de tous les contextes dans lesquels nous œuvrons, surtout avec l'évolution rapide actuelle

Témoignage personnel, le 16 mars 2006
Liz Burge, présidente, 1996-97

Tous les professionnels oeuvrant en formation à distance doivent défendre avec passion les valeurs qui sont associées  à la formation à distance : l'accessibilité pour tous et toutes, des technologies conviviales et une pédagogie qui favorise l'exercice de l'autonomie des apprenants.  

Témoignage personnel, le 16 mars 2006
Thérèse Lamy, présidente, 1993-94

Références

Publications de l'ACÉD

• 1983-84, rapport du comité soumis à l'AÉPUC

• 1984-85, rapport du conseil d'administration élu soumis à l'ACÉD

• 1985-86, rapport de l'ex-président soumis au conseil d'administration de l'ACÉD

Rapport annuels

• 1986-87

• 1987-88

• 1988-89

• 1991-92

• 1992-93

• 1993-94

• 1994-95

• 1995-96

• 1996-97

• 1999-2000

• 2000-01

• 2001-02

• 2002-03

• 2003-04

• 2004-05

• 2005-06

Plan d'affaires, 1er novembre 2004

Conseil d'administration, Guide d'orientation, mai 2005

CADE/ACÉD: The First Twenty Years (inclus dans le rapport annuel de 2002-2003)

Autres références

Burge, E.J., Roberts, J.M., & Waldron, M. (1984). Audio-teleconferencing in continuing education: A case study with implications. Canadian Journal of University Continuing Education, X (2), 20-30.

Distance learning process and materials design.  Proceedings of the First National Workshop of  the Canadian Association for Distance Education. April 25-26, 1984. Toronto: ACÉD/CADE, 117 p.

Council of Ministers of Education, Canada, Office of Learning Technologies, Government of  Canada & Institut pour la promotion de l'éducation à distance, Télé-université. (1999). Open learning and distance education in Canada.   Canada. Faille, C., & Umbriaco, M. Report presented to Asia-Pacific Economic Cooperation Education Forum Project.

Landstrom, M. (1993). CADE: The first ten years. Journal of Distance Education/Revue de l'éducation à distance, 8 (1), 113-118.

Roberts, J.M., Gallant, G., Keough, E. M., & Zuckernick, A. (2005). CADE/ACÉD & AMTEC: Moving forward together.   Report presented to the Boards of Directors. Available http://www.cade-aced.ca

Rogers , K. (1984, July) Letter to CADE members and a 2-page report entitled CADE ACTIVITIES FOR 1984-85 INCLUDE :

Rogers, K. (1984, June). Canadian Association for Distance Education 1983-84 Report to the Canadian Association for University Continuing Education.

Willment, J. (2003). Leading innovation: CADE National strategic consultation.  

Remerciements

Nous sommes très reconnaissants envers tous ceux et celles que nous avons consultés ou interviewés pour la préparation de cet article. Toutes et tous ont très gracieusement partagés leurs connaissances et consacrés de leur temps au développement de l'ACÉD.

La liste des présidents interviewés est au Annexe 2. La liste des francophones interviewés est la suivante (en ordre alphabétique):

Dominique Abrioux Université Athabaska

Marquis Bureau Cégep@distance

Jean-Benoît Caron Université Laval

Pierre Gagné TÉLUQ-UQÀM

Raymond Guy Collège Boréal

France Henri TÉLUQ-UQÀM

Denys Lamontagne THOT/CURSUS

Thérèse Lamy SED Enrg.

Alain Langlois REFAD

Daniel Larocque PENSIVO

Céline Lebel TÉLUQ-UQÀM

Lucie Lavoie TÉLUQ-UQÀM

Claire Mainguy Université Laval

Denis Mayer Université Laurentienne

François Pettigrew TÉLUQ-UQÀM

Claude Potvin Université Laval

Noël Thomas PENSIVO

Denise Vigneault Université Laval

Toute notre gratitude est acquise à Anna Sawicki, qui a assuré la coordination de ce projet pour le Conseil d'administration, à Tim Howard du Secrétariat ainsi qu'à la traductrice Denyse Demers.

Un avertissement et des excuses préemptives sont nécessaires. En effet, la mémoire des différents acteurs est par définition différente quant aux évènements cités dans cet article, quelquefois également ce sont les documents originaux qui sont manquants. Alors si des erreurs d'omission ou de commission se sont glissés dans le texte nous nous excusons sincèrement. Ces erreurs sont les nôtres et non celles de ceux qui nous ont aidés à élaborer cet article.

Nous remercions l'ACÉD de cette opportunité d'avoir échangé avec les collègues. D'échanger les précieux souvenirs du temps partagé entre nous, au cours de toutes ces années, fut un plaisir particulier. La permission de doubler la longueur du texte pour mieux décrire ce que l'ACÉD a signifié pour ses membres fur également un privilège dont nous sommes reconnaissants.

Judy Roberts est membre de l'ACÉD depuis la toute première audioconférence du 15 juin 1983. En plus d'être une bénévole pour l'association, elle a travaillé dans des projets de télémédecine et de formation à distance à Terre-Neuve et Labrador ainsi qu'en Ontario. Depuis plusieurs années, elle est une consultante qui aide chaque client à comprendre et à appliquer les technologies d'apprentissage à leurs besoins en matière de formation, d'éducation et de télé-santé. Elle se spécialise et effectue des recherches en politiques appliquées, en planification stratégique et commerciale, en planification de projet, en gestion et évaluation de projet, et en mise en valeur du potentiel relatif à l'application des technologies d'apprentissage. Rédactrice consultante de journaux professionnels, elle est aussi professeure adjointe auprès d'universités canadiennes et internationales dans des programmes graduées offerts à distance, et plus particulièrement par l'Internet.

Michel Umbriaco est associé à l'ACÉD depuis ses débuts. Un des fondateurs de la Télé-université, il y est, depuis plus de trente ans, associé, à divers titres. Professeur de cours gradués en formation à distance et administration scolaire, il est l'auteur de nombreux documents concernant l'éducation, les technologies ainsi que le développement.

ANNEXE 1. Liste chronologique des congrès

ISSN: 0830-0445