Editorial in French

June Sturrock

VOL. 5, No. 1, 3-4

Le rôle principal de la revue de l'enseignement à distance est d'encourager la publication de travaux scientifiques de nature empirique et théorique sur l'enseignement à distance. Beaucoup de lecteurs peuvent, de ce fait, trouver la revue peu accessible. Après tout, la plupart d'entre nous sommes des praticiens très occupés, soucieux d'affronter la hausse des inscriptions et absorbés par les problèmes de locaux, de la pénurie d'employés, de factures de téléphone, et ainsi de suite, alors que les budgets n'augmentent pas. A première vue, des articles traitant d'évaluation formative, d'andragogie ou d'études, peuvent sembler particulièrement ennuyeux et sans rapport avec notre vie professionnelle bien remplie. Néanmoins, malgré ces préoccupations, notre souci principal et nos efforts convergent vers nos étudiants et leur réussite. Bien sûr, la revue a le même but fondamental: une meilleure compréhension devrait se traduire par plus d'efficacité.

Dans ce numéro l'accent est mis tout spécialement sur la préoccupation des professeurs et des institutions de l'enseignement à distance vis-à-vis des étudiants et de leur réussite. Deux des articles proviennent d'un projet universitaire stratégique dirigé par l'Université Athabasca en 1988. Powell, Conway, et Ross examinent une étude menée par le centre de recherche de l'Université Athabasca qui a établi une relation significative entre la réussite des étudiants et neuf caractéristiques de prédisposition. Les auteurs font remarquer que l'aptitude prédictive de ces caractéristiques particulières s'appliquent aux étudiants de l'Université Athabasca plutôt qu'aux autres étudiants de l'enseignement à distance. Ces constatations doivent néanmoins intéresser tous les professeurs de l'enseignement à distance. Dans le même esprit, Brindley et Jean-Louis présentent un article dans la section Dialogue qui pourrait amener à une discussion; leur travail au bureau des services aux étudiants de l'Université Athabasca les a persuadés que ce qu'ils appellent un modèle "interventionniste" de services d'aide est nécessaire et que les étudiants qui risquent d'abandonner leurs études ou d'échouer devraient être identifiés et référés vers des services techniques d'orientation.

D'autres articles révèlent la même préoccupation pour l'étudiant, exprimée, bien sûr, de façons différentes. Burge et Lenskyj examinent un groupe d'étudiants bien précis, des femmes diplômées d'un programme d'enseignement à distance sur l'étude des femmes. Comme Powell, Conway, et Ross, ils nous avertissent des risques d'une généralisation trop forte. Ils font remarquer, par exemple, les divers intérêts des étudiants vivant en milieu rural par rapport à ceux de la ville de Toronto et la grande différence que des degrés de fatigue peuvent provoquer. En fait, la qualité frappante commune aux auteurs de ce numéro est l'attention particulière portée aux étudiants en ce qui concerne leur identité et leurs besoins.

Burge et Lenskyj examinent les étudiants qui ont fortement investi dans leurs études, alors que l'article de Thompson se préoccupe des étudiants peu disposés envers les cours par correspondance. Comme il le suggère, les professeurs de l'enseignement à distance, qui font face à ces responsabilités, offrent plus de possibilités à ceux qui ne peuvent pas suivre des cours d'accéder aux études (un problème fondamental). L'article, écrit par Kember et d'autres auteurs et traitant de l'évaluation des cours, peut sembler avoir moins de liens directs avec les questions des possibilités d'accès aux études et de la réussite des étudiants; il partage en fait les mêmes intérêts sousjacents. Il nous informe d'un plus grand projet de recherche où le progrès des étudiants qui suivent des cours d'enseignement à distance sera étudié. En fait, ce numéro se penche sur ce qui est le plus important dans la vie professionnelle d'un professeur de l'enseignement à distance, les étudiants.

Pour garder les bonnes habitudes, j'aimerais terminer cette introduction de la même façon que la précédente, c'est-à-dire en remerciant nos collaborateurs et collaboratrices et le comité de rédaction qui ont participé à la réalisation de la revue en y apportant tous leurs efforts et leur expertise. Je remercie aussi le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada pour leur généreuse subvention et l'université Simon Fraser pour un soutien financier des plus appréciés.

June Sturrock